Profondément enraciné dans les esprits,
l’Apartheid grandissait au fil des décennies.
A l’ombre de ce monstre hideux,
s’offrait un spectacle odieux :
des corps humains saccagés, découpés,
déchiquetés, écrasés, brûlés vifs et jetés.
Des corps noirs, couleur du péché,
entraînés par des vagues de sang,
s’y échouaient pendant longtemps.
Là-bas, il n’était pas bon d’être de peau noire
et encore moins ami des noirs.
Pour certains, ce monstre était indestructible,
et toute tentative était vouée à l’échec,
mais pour d’autres comme Mandela et toi Johnny Clegg,
loin d’être une infranchissable impasse,
l’échec a toujours été une bonne passe,
puisque le succès est la sublimation de l’échec.
Âgé seulement de quatorze (14) ans,
Tu décidas de faire une révolution
en t’émancipant d’abord du poids de tes préjugés,
car, il n’y a pas de révolution spontanée.
Toute révolution est d’abord intentionnelle.
Enrichi de la culture Zulu,
tu as su combattre l’Apartheid
au rythme de ton Asibonanga,
tu as chanté pour la libération de Mandela,
et l’égalité des droits dans le monde.
Tu as montré qu’on peut être d’ici tout en étant né ailleurs.
Au moment où tu montes au Ciel,
je retiens qu’en tant qu’artiste et anthropologue,
tu fais partie des pères fondateurs de la Nation Arc-en-ciel
Je m’abstiendrai donc de t’appeler « le Zulu Blanc »,
car ta musique prouve que nous sommes
noirs ou blancs par accident et que nous sommes
avant tout citoyens du monde.
Hamba kahle ! Phumula ngokuthula Zulu Clegg !
Repose en paix Zulu Clegg
MASSIMA-LOUWOUNGOU